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Février 2008 : Entre normes et liberté, peut-on enseigner la sexualité ?

Ce café du genre a eu lieu en février 2008.

Philippe Liotard, Maître de conférence à Lyon I.

Posons le contexte de cette soirée : « Le sexe est peut-être la leçon la plus politique de notre vie, le B-A- BA pour que l’on comprenne le sens de l’invasion, de l’occupation et de la COLONISATION. Quel outil plus puissant peut posséder un colonisateur que la possibilité de faire se croiser les fils de la douleur, de la hiérarchie et du plaisir chez un peuple assujetti »

 

Carolyne Gage, « Quand le sexe n’est pas la métaphore de l’intime » allocution, 2000.

Entre les normes représentées par l’hétérosexualité qui enferme dans une vision binaire des sexes et la liberté qu’on souhaite à chacun-e de se trouver à travers des pratiques menant au plaisir dans le respect de l’autre, il y a les tentatives de l’Education Nationale de proposer une éducation sexuelle. Philippe Liotard nous en rappelle les origines : le fameux tract du Docteur Carpentier distribué à la sortie des lycées en 1972, intitulé « Apprenons à faire l’amour car c’est le chemin du bonheur – c’est la plus merveilleuse façon de se parler et de se connaître ». Il y a un énorme progrès de fait depuis les propositions d’éducation sexuelle de Madeleine Pelletier en 1914, qui incite les futures féministes à se méfier fortement de la sexualité masculine.

Aujourd’hui, il est prévu que tous les élèves, depuis l’école primaire, aient des séances « d’éducation à la sexualité ». Se pose la question de l’origine de l’éducateur-trice : un-e médecin parlera de MST et/ou de contraception, un sexologue des problèmes dans la relation, un-e biologiste des organes de reproduction, quid encore d’un-e philosophe, sociologue ? En tant que psychologue-psychothérapeute, si je veux informer sur l’amour, ne vais-je pas insister sur les ravages qu’il peut causer à travers ce que je vois et entends dans mon cabinet ?

Nous discutons des tentatives annexes de cette éducation, comme la récente exposition « le zizi sexuel » tiré de la BD de Zep. Des réserves sont émises sur le côté sexiste de Titeuf, le personnage principal, tandis que le côté ludique de l’expo est retenu. Philippe aborde la question de l’hypersexualisation des filles et de la façon dont leur sexualité est perçue par les garçons et surtout vendue par les magazines pour jeunes filles. Sont-elles en position de liberté ou en représentation d’objet sexuel ?

 

Texte de Madeleine Pelletier : Cliquez ici pour voir le texte.

Texte du Dr Carpentier : Cliquez ici pour voir le texte.

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