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Mars 2008 : L’invisibilité des lesbiennes dans la société et les mouvements homosexuels

Ce café du genre a eu lieu en mars 2008.
Les invitées étaient Fabienne Larrivière de Lesbian & Gay Pride et Paula Dumont du Collectif contre l’homophobie.

 

Le thème de ce café est en liaison avec le 8 mars, Journée Internationale des droits des femmes, rappel des reculs et avancées des droits des femmes dans le monde entier.
Comme dans beaucoup de mouvement militants, la mixité n’est pas toujours favorable à l’expression de problématiques spécifiques. Ainsi les lesbiennes ont contribué aux avancées féministes mais leurs revendications propres sont restées dans l’ombre.
L’invisibilité lesbienne que l’on peut considérer comme une forme de répression silencieuse, se marque notamment par une présence moindre dans les associations et les lieux de rencontre homosexuels ainsi que par le manque de représentations des lesbiennes dans les médias avec comme effet, entre autres, de faire obstacle à la construction identitaire aussi bien individuelle que collective. Françoise Collin parle même de «double discrimination ou d’invisibilité au carré». Pas plus que les hétérosexuelles les lesbiennes n’échappent aux réalités du travail féminin: harcèlement sexuel et moral, plafond de verre, écarts de salaires avec les hommes.
A Toulouse, «Bagdam espace lesbien» (http://www.bagdam.org/) organise des colloques internationaux sur la visibilité lesbienne. A Montpellier, les lesbiennes sont plus ou moins visibles aux postes de responsabilités des associations. Mes deux invitées sont plus ou moins «visibles» sur la place publique: Fabienne Larrivière (http://www.nightbirdlife.com/cariboost1/) a une place importante puisqu’elle est depuis 1999 présidente de la «Lesbian & Gay pride Montpellier», tandis que Paula Dumont, militante du Collectif contre l’Homophobie a fait un parcours silencieux dans l’Education Nationale et ne s’autorise qu’aujourd’hui à parler d’elle et de son identité construite sur des non-dits et des interrogations douloureuses.
Tandis que Fabienne va détailler son parcours d’aventurière militante en ne s’attardant pas sur d’éventuelles difficultés liées au fait d’être femme, Paula va nous conter l’histoire d’une jeune lesbienne qui découvre un monde dans lequel il est plus que difficile de trouver sa juste place: famille incompréhensive, milieu professionnel sourd et muet, aucun soutien des medias qui nient la présence lesbienne et de certains «psy» qui tiennent encore des discours lesbophobes. Elle concluera sur les conséquences psychologiques de cette invisibilité: mauvaise image de soi, culpabilité, détresse, dépression voire tentatives de suicides.

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